Lumière d’Hiver
mai 3, 2020
Léa Mestres « I’m a living room »
septembre 24, 2020

Brutalisme Céleste

Du 17 mai au 31 Juillet 2020
Nadège Mouyssinat / Jean Grisoni
 
 
La lenteur et la patience que demandent le travail de la porcelaine ou du bronze, contrastent avec le rythme très immédiat et réactif de notre ère du numérique. La porcelaine, la céramique en général, et le bronze, sont des matériaux qui durent dans le temps, ils résistent, imputrescibles… Cet acte résistant, est aussi une recherche d’éternité, notamment par le fait d’exécuter des gestes inchangés depuis des siècles, des gestes « hors du temps ».

Nadège Mouyssinat a évolué durant 10 ans dans l’univers très exigent du produit de luxe, elle était designer pour des manufactures de porcelaine à Limoges. Elle utilise le savoir-faire de la porcelaine, très ancré dans un territoire (Limoges), chargé d’histoire. Elle construit un univers sensuel, organique et intrigant, entre l’installation et la sculpture. L’esthétique des formes produites par Nadège Mouyssinat est le fruit d’une recherche nourrie de littérature, d’histoire, de légendes.

« Dans ma pratique d’artiste, je mets volontairement en avant une exécution presque virtuose, qui tend au parfait, au maîtrisé, au complexe parfois. Cela n’est pas un exercice de style puisque cette sensualité froide et figée de la pièce « bien faite » a une place voulue
et assumée dans ma démarche artistique.
J’aime la mettre en écho avec le doute, le « non-identifiable », le mystérieux, à la manière de ces fleurs prédatrices ou vénéneuses qui n’ont que leur beauté pour attirer leurs proies.

Le « beau », la vibration qu’il dégage, l’attraction et la mise à distance qu’il provoque, est un questionnement central dans mon travail. »
« Le beau est toujours bizarre. Je ne veux pas dire qu’il soit volontairement, froidement bizarre, car dans ce cas il serait un monstre sorti des rails de la vie. Je dis qu’il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie non voulue, inconsciente, et que c’est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement le Beau. » Baudelaire

 
 
Jean Grisoni, issu des mondes de l’image et du bijou contemporain, nous confronte à sa brutalité raffinée : Puisant l’essentiel de son inspiration dans sa Méditerranée natale, il s’inscrit dans la démarche du mobilier d’artiste, et reste dans son registre de la poésie brutaliste.
Il est inspiré par l’aridité minérale des côtes, la lumière particulière des aspérités austères et cultive toujours les oppositions, créatrices d’émotion. Il exploite les contrastes du rugueux et du lisse, du matériau pauvre et du détail riche, de la puissance et de la délicatesse, de l’ombre et de l’éclat, du modeste et du flamboyant, du geste brutal et de la poésie fragile.
Pièces uniques ou très courtes séries, il marque ses bronzes aux patines sombres, d’éclats d’usures, de laques, de feuilles d’or et d’agrafes d’argent.


 
 
Pièces uniques ou très courtes séries, il marque ses bronzes aux patines sombres, d’éclats d’usures, de laques, de feuilles d’or et d’agrafes d’argent.