Lumière d’Hiver
16 janvier – 11 avril 2020
Kostia, Léa Mestres, Célia Bertrand, Sumphat, Roberto Frankenberg, Gaspard et Philippe Moisan, Jean Grisoni, Nathalie Nahon.
La lumière transporte une grande partie de l'énergie solaire et maintient l'équilibre de l'environnement naturel avec la régénération de l'oxygène par la chlorophylle des plantes.
A travers leur travail sur la lumière, les artistes de cette exposition cherchent à trouver l’harmonie dans le chaos initial de la matière, voire à projeter l’ idée d’une éthique urgente de nos comportements vis-à-vis de la nature.
Leur travail de la lumière s’exprime ici à travers différents matériaux : le bronze, la céramique, le verre, le crépi ou la photographie.
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Dans les photos de Philippe Moisan, rehaussées à la feuille d’or par Gaspard selon la technique ancestrale thaïlandaise, les principes japonais Yuugen (mystères et émotions impossibles à transcrire en mots), Komorebi (le déferlement de lumière entre les feuilles) et Shinrinyoku ( paix et silence seul dans les bois) trouvent un écho.
Le bougeoir (ou multi soliflores) de Sumphat, ainsi que ses guéridons, oscillent entre fragilité de la branche et pérennité du bronze, suggérant toujours le précieux caché dans la nature.
La jungle de Roberto Frankenberg nous plonge entre chaos et harmonie.
Les appliques de Kostia, projetant l’ombre de l’arbre dont le champignon original est issu, nous invite à une réflexion sur une nature disparaîssante, dont nous n’aurions plus qu’un souvenir.
Le travail organique de Léa nous laisse penser à une construction cactée, seule survivante dans un monde où les forêts brulent à ses antipodes.
Se dégagent 3 différentes atmosphères de cette exposition :
La Forêt : ambiance brute de l’alliance du métal et du bois. Jean Grisoni, Kostia, Timothée Musset, Gaspard et Philippe Moisan orientent leurs recherches sur la texture, la force du matériau.
Le végétal : Les œuvres présentées par Célia Bertrand, Audrey Galais et Sumphat sont graciles, légères, elles jouent sur les lignes et les courbes. Dans les sculptures lumineuses de Célia, l'or blanc joue avec les reflets, tandis que la porcelaine translucide laisse passer la lumière de manière aléatoire selon ses fêlures et ses reliefs, créant un jeu d'ombres vivant à travers la matière. Les branches semblent s’extraire du guéridon d’Audrey Galais. C’est la fragilité, la délicatesse du monde végétal qui sont évoquées.
Un paysage de clair de lune : Nathalie Nahon, à travers ses sculptures lumineuses en verre soufflé et laiton, évoque la lune. Sa recherche prend source dans l’imaginaire de la danse, la rigueur des lignes vient confronter la douceur de la sphère lumineuse. Le bouquet de feuilles de porcelaine d’Andreea Braescu semble s’envoler au-dessus, comme emporté par un souffle de vent.
A travers leurs différentes œuvres, ces artistes veulent, dans cette exposition, redonner à la nature sa place centrale dans le monde. La lumière d’hiver n’est-elle pas celle qui vient adoucir les paysages dénudés ?